"Du bruit dans l'escalier... Mais qu'est-ce qu'elle fait, ma voisine ? Elle rentre, elle sort, et pendant ce temps, je reste seul derrière mes faux bégonias". Voici la réponse, Monsieur Ducobu ! Ceci est votre agenda.

3/19/2003

22 MARS : VERNISSAGE

"Myriam Hornard, c'est du grand art." Et pendant ce temps, Manuel Ducobu fait court pour laisser la parole aux intellectuels qui font cours.

CHRONIQUE D'UNE MORT ANNONCEE

L'objectif d'arteaspoon en associant un lieu de convivialité à un espace d'exposition était d'attirer un plus large public à découvrir la création de jeunes plasticiens contemporains. Après quatre ans de cette formule, une vingtaine d'expositions, des concerts, soirées à thèmes et une longue série de sandwiches, salades et quiches, l'envie se fait sentir de sortir de cet espace et des contraintes qui lui sont inhérentes, de trouver d'autres modes de rencontre du public, de multiplier et diversifier les collaborations et échanges avec d'autres opérateurs culturels de Bruxelles et d'ailleurs.

Pour terminer cette aventure au féminin dans ce lieu, une dernière exposition sera consacrée au travail de Myriam Hornard. Elle présentera son roman photo "Rosalex" sous forme de projection ainsi qu'une série de montages photographiques (voir ci-dessous texte de présentation de sa démarche par François Liénard, Le Chalet de Haute Nuit).

arteaspoon ne disparaît pas pour autant. D'une part l'asbl qui gère l'espace d'exposition s'accorde une période charnière pour se redéfinir, se donner un nouveau cadre, plus souple, pour de nouvelles expérimentations. Pendant cette période, son action sera nomade et ponctuelle: interventions dans des lieux variés, en collaboration avec des structures existantes.
D'autre part le restaurant continuera d'exister avec un nouveau propriétaire qui prolongera à sa manière l'esprit que nous y avions mis.

Nous remercions tous les artistes (plasticiens, musiciens, acteurs, danseurs, architectes) qui ont collaboré jusqu'ici au projet, les différentes structures avec lesquelles nous avons entamé des collaborations (tout particulièrement le Flying Cow Project, Les ex-Témoins oculistes, le Chalet de Haute Nuit, La Maison de Marijke Schreurs), ces visiteurs réguliers qui nous ont soutenu activités après activités et nous ont aidés à créer l'âme de ce lieu.


Exposition Myriam Hornard
Rosalex
Du 22/03 au 30/04/2003

arteaspoon
rue des Chartreux 32 1000 Bruxelles
T.+ 32 (0)2 513 51 17
arteaspoon1@belgacom.net - http://arteaspoon.tripod.com/index.htm
lu-ma:11.30 - 15.30 / me-ve: 11:30 - 18:00 / sa 12:00 - 19:00



Dans les plis et replis des expositions vécues, dans ces émotions, on se souvient de quelques pièces de Myriam Hornard.
Des tarlatanes imprimées, des coussins de papier peint, des photographies brodées, des capitonnages somptueux, des rideaux exubérants. Des tissus qui flamboient comme les premiers monochromes, avec cette plastique infaillible, ces histoires racontées en quelques mots de couleur.
Myriam Hornard explore nos alentours et leur pouvoir insoupçonné : celui des motifs d¹un carrelage, du grain d¹un mur, du velours d¹un fauteuil. Elle a cette attention aux choses qui fait que la maison est musée, le premier, mais aussi un huis clos spectaculaire, le dernier. Le monde est fait de ces riens qui nous construisent, qui nous retiennent, qui nous protègent, ces bastingages contre la mort, la foi, le vide. Tout ce qui pare, coiffe, double, fourre, maquille, corsète, ajoure, brille. Les peaux poudrées, les dentelles compliquées, les carrosseries astiquées, les ongles vernis, les services à café rutilants, les coiffures ouvragées, les tombes fleuries. Tout ce décor, de la peinture des lèvres au relief d¹une moulure, jusqu¹au dessin des étoiles dans la nuit. Tout cet attirail pour habiller l¹angoisse, ces tentatives de séduction qui maintiennent en vie ces manies indispensables, ces tragédies improvisées. Tout ce qui fait que le monde est monde et tient debout dans l¹univers.
Les dernières découvertes faites dans le réel de Myriam Hornard sont de petites photographies prisonnières de bulles de polyester. Les photographies parfois brodées jouent avec les transparences ou les opalescences des résines. Mais attention, malgré la petitesse des objets, il s¹agit d¹un véritable travail de sculpteur, avec une technique de moules et de contre-moules, de coulages et de ponçage pour obtenir ces loupes calibrées de différents diamètres, de différentes épaisseurs, de différentes qualités optiques.
Chaque pièce est unique, un moment posé sur un coin de buffet, une dragée pour la traversée des souvenirs, le judas d¹une porte qui donne sur le paysage merveilleux et terrifiant de la vie. Sur cette chambre infernale qu¹on redoutera jusqu¹au dernier désir. L¹¦il pénètre dans ces loupes rondes comme ce monde, dans son ventre transparent, on entre dans l¹image, on s¹accoude à cette cheminée, à un souffle de cette chevelure, à deux doigts de ce nuage. Les heures qui passent sont des trouvailles, une existence sincèrement vécue n¹admet pas de déchets, Myriam Hornard contribue à cette honnêteté, cette dignité, cette vie simplement belle parce que juste.
François Liénart


Rosalex
Un roman photo de Myriam Hornard
Une jeune femme, apparemment comblée redécouvre une tragédie qu'elle avait enfouie au fond d'elle même. Un vide qui l'envahit et parfois l'écrase, un oubli comme un monument au centre de sa vie.
L'histoire de Rose, c'est aussi une rencontre, une passion, un rêve prégnantŠ un récit dans la tradition du roman photo, pour parler d'amour, de vertige, de hasardŠ.